Le Pêcheur



(Une traduction-trahison du morceau "Il pescatore", de Fabrizio de André. Paru en 1968 sur l'album "Volume III")


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A l’ombre du soleil en fleur
Dormait tranquille un vieux pêcheur
Deux lèvres unies au lent soupir
Comme une sorte de sourire.

Vient au rivage un assassin
Deux yeux immenses de bambin
Deux yeux vertiges d’inquiétudes
Les reflets lourds d’une lassitude.


Il dit au vieux, "File-moi ton pain,
J’ai peu de temps et bien trop faim"
Il dit, "Vieillard ton eau fruitée,
J’ai soif et chuis un meurtrier".

L’ancien rouvrit ses yeux au jour,
N’inspecta pas les alentours
Mais versa l’eau, rompit le pain
Pour qui disait j’ai soif, j’ai faim.


Ce fut la chaleur d’un instant
Et puis la route face au vent
Face au regard peur et tiédeur
Derrière l’épaule un vieux pêcheur.

Derrière l’épaule le vieux pêcheur
Et l’souvenir est déjà douleur
Déjà l’regret d’un vieil avril
Rejoué dans l’ombre d’un exil.


Arrivent en selle deux gendarmes,
Chevaux mustangs tout bardés d’armes ;
Ils veulent savoir si l’bon ancien
Aurait par hasard vu l’assassin.

Mais à l’ombre du soleil en fleur
Dormait tranquille le vieux pêcheur
Deux lèvres unies au lent soupir
Comme une sorte de sourire.

Deux lèvres unies au lent soupir
Comme une sorte de sourire.

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