Lionel Corvini


Fossoyeur vintage et rêveur trouble


"Lionel", vu par Alma


Les lueurs grises de l'aube et un oiseau d'hiver. 
Mon lavabo était plein de pulpe d’orange, avec quatre cadavres d’agrumes qui reposaient dans la poubelle.

 Songeur, j’ai laissé mon réveil se déclencher au rythme d’une mélodie quelconque. Sept heures. J’étais déjà debout depuis un moment. L’horloge biologique est un outil formidable lors des périodes chargées, si l’on met de côté les ponctions inutiles sur le sommeil du week-end. 

Est-ce qu'il existe un sanctuaire, quelque part, pour les heures de nuit perdues ?
 Peut-être en Inde. Ils ont de tout en Inde… 

L’avantage de ne rien savoir d’un pays, c’est qu’on peut le concevoir comme un territoire sans traces, infini. Et je me figurais l’Inde comme l’Orient tout entier, sans cartes. Un lieu où les postes-frontières seraient morts de non-sens : penchant la tête pour dormir, ils se seraient glissé hors du temps pour tomber en ruines. Plus de barrières. Alors on pourrait rencontrer les tigres, et puis tous les clichés parfumés qui nous fécondent. La mer est un fleuve, alors on la traverse. 

Et il y a des cités, des hommes et des femmes qui sont des forêts.


Le Nécrocide, p. 19


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