Révolte dans la cité des rivières (ballade)
Je les ai vus saisir dans l’air déchiré
Les pavés de la Cité des Rivières.
Leurs âmes sont chevauchées par le vent tandis qu’ils
s’avancent,
Jeunes,
Mais leur insouciance est restée morte dans le berceau.
L’Empereur parle depuis trop longtemps sans écouter,
Et le crépuscule est devenu le produit de deux silex qui
chantent la colère.
Les jeunes gens ont pris place devant le palais du
Gouverneur.
Il n’y aura plus jamais d’amour, et nous le savons.
Lorsque les soldats viennent, ils ont l’allure de
chapeaux de riz.
Et leurs mains,
Enchâssées dans leurs arcs,
Tremblent dans la pénombre.
Leurs visages sont durs,
Leurs bras puissants,
Mais leurs yeux
Leurs yeux transpirent de peur.
Leurs yeux demandent merci.
« Vous n’êtes plus des hommes ! » hurle la
voix de la foule
« Si vous étiez des hommes, vous seriez parmi nous.
Vous seriez dans la colère, les mains aux bâtons
Pour servir la vraie guerre. Celle qui est nôtre.
Traîtres ! »
Les visages font roc et ne répondent pas, mais ils
bandent leurs arcs
Devant la voix du Gouverneur et du Commandant.
Personne ne le voit, mais beaucoup pleurent.
Parce que personne ne les regarde.
Moi-même et les vieillards regardons depuis la berge.
- Rédigé dans le style de Du Fu, dans le cadre du séminaire "Pourquoi des poètes ?"
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